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Une personne sans abri se rase face à un miroir de l'accueil de jour
Contenu national
Thème
Sans abris
Commune
Versailles

L'esprit de famille règne à l'accueil de jour de Versailles

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« Ne laissez personne venir à vous et repartir sans être plus heureux  »

Cette phrase, écrite parmi d’autres sur un panneau dans la grande salle pourrait être la devise de l’accueil de jour du Secours Catholique à Versailles. Ici, ceux qui sont sans toit, en errance viennent d’abord laver leur linge, prendre une douche, se nourrir ou trouver de quoi se vêtir. Mais ce qu’ils recherchent tous, avant tout, c’est d’être écoutés par une personne attentive et bienveillante. Quoi de plus légitime quand on passe ses journées à arpenter les rues ou à demander l’aumône sans croiser un seul regard, dans l’anonymat le plus complet.

Pour en savoir plus sur l'état de la pauvreté dans les Yvelines, cliquer ici.

 

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"On fonctionne comme une famille où chacun met la main à la pâte."
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« Ici, on accueille inconditionnellement tous ceux qui se présentent. On leur permet de se délester de ce qui est trop lourd et de reprendre des forces physiques et morales, commente Agnès, bénévole, chacun vient avec son histoire personnelle qui est son trésor, il nous la confie s’il le souhaite et on l’écoute respectueusement. On l’aide à retrouver ce qui est beau en lui et à reprendre courage. En repartant, ils se sentent un peu moins seuls ».

En passant, Saïd lui décroche un large sourire : « Je t'aime beaucoup, avec mon cœur !  ». Agnès lui répond : «  C’est vrai qu’on a vécu de belles choses tous les deux, lors du pèlerinage de Lourdes ! ».

Dans le coin cuisine, une autre bénévole prépare le café et sert les petits-déjeuners. Une autre occasion pour amorcer des conversations. Comme lors des déjeuners préparés et pris ensemble, tous les jeudis, hors des périodes de confinement.

« Ici, les personnes accueillies ne sont pas assistées. On fonctionne comme dans une famille où chacun met la main à la pâte. Chacun décide d’une recette de son pays à tour de rôle et on discute autour des épluchages avant de la déguster ensemble. C’est très convivial.  », ajoute Florence Richard, co-responsable avec Anne-Laure Beaurain.

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Un Noël comme les autres à l'accueil de jour.
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"À l'accueil de jour, on profite de la chaleur humaine et de celle d'un bon café"
Crédits photos: ©XavierSchwebel/Secours Catholique

Même en 2020, les bénévoles se sont engagés dans l’accueil des plus fragiles avec les personnes qu’ils accompagnent tout au long de l’année et ont fêté la Nativité dans les locaux du Secours Catholique des Yvelines.

« Quelque soit notre religion, que l’on soit croyant ou non, on va essayer de se réjouir tous ensemble et de fêter Noël, ce jour anniversaire où nous les chrétiens, nous croyons que Dieu a envoyé son fils pour nous révéler son amour ».

Par ces quelques mots, Florence, l’une des responsables de l’accueil de jour du Secours Catholique des Yvelines, a accueilli les habitués et les bénévoles venus fêter avant l’heure la Nativité. Les tables joliment décorées, accueillent les convives. Covid obligeant, les distances physiques et les gestes barrières sont respectés, mais derrière les masques, on devine les sourires et pour beaucoup les yeux brillent.

«Dieu est à tout le monde».


Puis au milieu des chants, arrive un repas de fête : un couscous offert par le restaurant kabyle du quartier Saint-Louis, l’Espérance. Un nom qui résonne comme un clin œil de Dieu en ces temps de la Nativité. Et que dire de musulmans qui viennent offrir un repas de Noël pour les personnes accueillies dans une association catholique ? « Que Dieu est à tout le monde », répond un des restaurateurs, qui a décidément tout compris...

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"Est-ce que j'ai l'air d'un clochard ?"
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Hors Covid, la structure accueille de trente à cinquante personnes, principalement des hommes, les lundis, mardis et jeudis de 9 à 16 heures et les vendredis matin. Depuis la pandémie, elle n’ouvre que les mardis et jeudis matin accueillant entre dix à quinze personnes par jour. Il faut dire que la plupart des bénévoles, retraités, font partie des personnes “à risque“. Les visiteurs s’en désolent, d’autant qu’en cette période, la ville a fermé les douches et les toilettes publiques, et que les bars et restaurants n’ont pas rouvert. Difficile pour les personnes sans domicile de veiller à leur hygiène pourtant indispensable pour conserver leur dignité :

« Est-ce que j’ai l’air d’un clochard ? »

demande D. tout sourire et rasé de près au sortir de sa toilette.Force est de constater que rien ne le distingue d’un bénévole, avec ses vêtements propres et son air reposé. Et pourtant, D. vit depuis sept ans dans la rue.

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L'accueil de jour, une famille de coeur.

En fond sonore, Dominique, au piano et Josué à la guitare accompagnent Joëlle qui entonne quelques airs de Noël. Josué, jeune Congolais qui a fui la guerre il y a une dizaine d’années pour se réfugier à Mayotte, est arrivé à Versailles il y a tout juste deux mois..., pour un avenir meilleur... Musicien professionnel, il souhaiterait devenir éducateur spécialisé. Mais pour l’instant, en attente de la régularisation des ses papiers, il dort dans la rue et quand il n’en peut plus, aux urgences de l’hôpital Mignot. Sans l’accueil de jour où il a trouvé une famille de cœur, il serait désespéré.

« C’est eux qui m’aident à tenir, à garder le moral  ».

En attendant un avenir meilleur, il aide ceux qui sont plus pauvres que lui, à savoir les migrants du Camp des matelots, où il va donner des petits concerts. Cela lui permet d’oublier un peu les horreurs qu’il a fuies et l’absence de nouvelles des ses parents et de ses six frères et sœurs, restés au Congo.

À ses côtés, Mohamed, 22 ans, originaire de Guinée, est arrivé en France il y a six ans. Il a obtenu un bac professionnel des métiers de l’électricité et aimerait trouver une entreprise pour poursuivre sa formation en alternance et préparer un brevet de technicien spécialisé (BTS) . Les bénévoles de l’accueil l’ont aidé à écrire son curriculum vitae ((CV) et ses lettres de motivation. Tous attendent avec impatience la fin de la pandémie qui permettra à la structure de rouvrir à temps plein.

Auteur et crédits
Catherine Reigner. Crédits photos ©SebastienLeClezio/Secours Catholique