Bénévoles : l'aventure de l'engagement
Camille, Christine, Maïwenn, Guillaume, Joëlle, Francky, Sylvie et Jean-Yves vivent aux quatre coins de la France. Ils et elles sont étudiants, retraités, actifs, en précarité ou non. Leur point commun : ils agissent comme bénévoles avec le Secours Catholique pour faire reculer la pauvreté et l'isolement, et vivre la fraternité. Rencontres.
Bénévole au Secours Catholique à Malakoff (Hauts-de-Seine), Sylvie, 61 ans, est fondatrice de L’Oasis des familles.
« J’ai rejoint le Secours Catholique il y a dix ans. On m’a tout de suite proposé de devenir responsable de l’accueil de jour à Malakoff. Au début, je ne savais pas trop dans quoi je m’engageais mais j’ai été bien accompagnée et j’ai suivi des formations. En tant qu’ancienne infirmière puéricultrice, j’ai toujours voulu aider les gens. Et puis, j’ai pensé à créer un lieu spécialement pour les familles vivant à l’hôtel, très nombreuses à fréquenter l’accueil de jour. J’ai été soutenue par la délégation et, avec deux autres bénévoles, on forme un trio solide. Ensemble, on a créé l’Oasis des familles.
Mon expérience de bénévole m’a fait prendre conscience de la nécessité d’être au plus près des personnes en précarité pour s’éloigner des discours tout faits sur la pauvreté. J’en retiens des moments de grande humanité et de vérité : on est associé aux évènements de la vie des personnes et, en tissant des liens de confiance, on devient dépositaire de leur histoire. On ne triche pas dans les relations et les amitiés profondes qui s’y créent ».
Photo : © Vincent Boisot
Propos recueillis par Djamila Ould Khettab
Francky, qui a l'expérience de la galère, est engagé avec le Secours Catholique, notamment à Brioude, en Haute-Loire, où il vit.
Francky est à l'initiative de la création d'un jardin partagé. Cette expérience d'acteur au sein de l'association l'a « fait grandir » et lui a permis de reprendre confiance en lui.
Regarder son témoignage.
Photo : © Christophe Hargoues
Christine est bénévole à “L’Escale Partage“ du Secours Catholique de Maisons-Laffitte (Yvelines).
« Ce qui me plaît c’est de me sentir utile : c’est très valorisant. Trois jours par semaine depuis quatre ans, je me rends à “L’Escale Partage“ du Secours Catholique de Maisons-Laffitte, en région parisienne. Il s’agit d’un moment d’échange pendant lequel les accueillis viennent rompre leur solitude le temps d’un café, d’une discussion... On voit parfois des situations douloureuses sur lesquelles on essaie de passer un peu de pommade. Ici, nos accueillis oublient leurs problèmes. Il y a beaucoup d’amour : on donne et on reçoit énormément en échange ! »
Photo : © Vincent Boisot
Propos recueillis par Dimitri Partouche
Étudiante en licence de sciences de la vie à Orléans (Loiret), Camille, 20 ans, s'implique au sein de l’épicerie solidaire Ésope.
Depuis près d’un an, Camille se fournit à Ésope, une épicerie sociale et solidaire réservée aux étudiants en précarité à Orléans. Elle a voulu « rendre la pareille » et donne de son temps à l’association Ésope Orléans, partenaire du Secours Catholique.
Écouter son témoignage (1'00'').
Photo : © Gaël Kerbaol
Propos recueillis par Djamila Ould Khettab
Jean-Yves, retraité, est engagé au sein du refuge solidaire de Briançon (Hautes-Alpes) qui accueille les migrants traversant la frontière italo-française.
« J’ai fait ma carrière dans l’industrie à Sens et Évreux. Puis, à l’âge de la retraite, nous avons décidé avec ma femme de nous installer à Briançon. J’ai la montagne dans la peau depuis que je suis petit. Aujourd’hui encore, je randonne tous les dimanches. En tant que bénévole, je me suis investi dans la paroisse puis au Secours Catholique. J’ai animé la boutique solidaire et l’accueil de jour. Aujourd’hui je suis également représentant de l’association au sein des Terrasses solidaires, la structure accueillant le Refuge et d’autres associations d’aide aux migrants depuis 2021.
Depuis 2016, nous, les montagnards du coin, nous voyons arriver des personnes migrantes, d’abord via le col de l’Echelle puis maintenant par le col de Montgenèvre entre l’Italie et la France. Depuis que les migrants passent par "nos" Alpes, et moins par Vintimille ou la vallée de la Roya, on ne se pose plus de questions : on est les premiers sur place, c’est donc à nous d’accueillir. Je pense sincèrement que consacrer son temps à l’autre doit faire vivre tout un chacun. »
Photo : © Christophe Hargoues
Propos recueillis par Cécile Leclerc-Laurent
Joëlle, Camerounaise, est co-référente de "la Guinguette", un repas partagé du Secours Catholique de Bourg-en-Bresse (Ain).
« Je suis Camerounaise, arrivée en France en 2018 pour des raisons de santé. D'abord en Franche-Comté, à Vesoul, puis à Belfort, où je me suis investie dans plusieurs associations dont le Secours Catholique, à la permanence d'écoute. Dans mon pays, j'ai été scout jusqu'à mes 15 ans. J'ai ces valeurs dans l'âme : savoir tendre la main aux autres. Et pour mon mental, c'est important de me sentir utile, ça m'apaise. J'ai énormément appris de ces deux années et demi d'engagement à Belfort, grâce aux formations dispensées aux bénévoles.
Puis je suis partie pour Lyon du jour au lendemain, j'étais sans domicile. J'ai été aidée par une association, qui m'a obtenu un logement thérapeutique à Bourg-en-Bresse. C'est dans cette ville, que j'appelle depuis ma ville-lumière, que j'ai renoué avec mon engagement au Secours Catholique. Je suis notamment impliquée dans "la Guinguette", un repas que l'on cuisine en équipe pour plus de cinquante personnes une fois par semaine.
Aujourd'hui, je suis co-référente, avec deux autres bénévoles, José et Michel. J'apprends d'eux, ils apprennent de moi. Quand ils me posent des questions et que je peux y répondre, je me rends compte que j'ai évolué, et ça me fait plaisir.
Cet engagement, c'est quelque chose de magique. On s'enrichit de toutes les rencontres que l'on fait. C'est une expérience que je souhaite à tout le monde de vivre. Je n'ai pas d'emploi, pas de papiers, j'espère un jour pouvoir suivre une formation pour devenir éducatrice spécialisée auprès d'enfants autistes. En attendant, les mercis et les sourires que je reçois, ce sont mes papiers à moi. »
Photo : © Christophe Hargoues
Propos recueillis par Clarisse Briot
À 30 ans, Guillaume est ingénieur. Il est aussi bénévole au Secours Catholique, à Paris.
Tous les lundis soirs, le jeune homme, qui travaille dans le secteur des énergies renouvelables, participe à un "café de rue" à vélo pour des personnes sans-abri, dans le centre de Paris.
Écouter son témoignage (2'30'').
Photo : © Xavier Schwebel
Propos recueillis par Charles-Antoine Berthonneau
À 24 ans, Maïwenn est bénévole à Caritas Alsace, auprès des personnes sans-abri et des étudiants pauvres.
« Mon envie de faire du bénévolat remonte à loin. Ma mère m’a élevé seule et elle bénéficiait d’aides. J’ai grandi dans ce monde, celui de la main tendue. J’ai connu Caritas Alsace à 16 ans. J’ai d’abord accompagné des enfants de familles précaires en colonie de vacances. Puis, pendant la crise sanitaire, j’ai créé une maraude faite par des étudiants pour les personnes à la rue, ainsi qu’une permanence d’accueil et d’écoute pour les étudiants pauvres de Strasbourg. En tant qu’étudiante précaire, ces initiatives me tenaient à cœur. Et puis Caritas Alsace nous laisse toujours l’opportunité de créer de nouveaux projets. »
Photo : © Xavier Schwebel
Propos recueillis par Dimitri Partouche